La Réparation : Les mémoires transgénérationnelles

Le Chemin parcouru – les liens toxiques

Le livre « La réparation » retrace le chemin parcouru pour me reconstruire, en tant que femme, en tant que mère. J’interroge les scénarios de répétition qui m’ont figée dans une histoire de famille dysfonctionnelle, héritée de génération en génération. Ma mission : rompre la chaîne et permettre à mon fils d’être libre de cet héritage toxique, de maltraitance et d’humiliation. Pour moi-même me libérer de mes chaînes et vivre enfin MA VIE.

Comment en suis-je arrivée là ?

Si je prends la métaphore du héros, jusqu’à mes trente ans je vis dans un monde connu, sur des rails qui semblent pouvoir se prolonger jusqu’à la fin de mes jours, comme cela a été le cas de mes parents et avant eux de leurs ancêtres. Bref, je suis un héros ordinaire, dans une zone de confort pas si confortable que ça, mais dont je connais tous les rouages. La vie s’écoule sans que vraiment rien ne se passe, rien de suffisamment fort pour m’extirper de ce cocon mal taillé. Bien sûr j’ai des rêves qui trainent dans ma tête, de grandes illusions, mais à quoi bon ? J’ai tellement entendu ma mère me dire « la vie c’est ça, qu’est-ce que tu veux de plus ? ».

A vingt-cinq ans j’ai un enfant, Mathew. Le père quitte très vite le domicile. J’ai l’habitude ! Et me revoilà dans mon monde en vase clos entre le boulot, mon fils, ma mère. Mathew grandit. Il a sept ans et il n’aime pas l’école. On le qualifie de prédélinquant. Une maîtresse me met en garde « non mais regardez-vous, il sera bientôt plus grand que vous, il vous mangera la soupe sur la tête et vous ne pourrez pas le tenir, ni lui éviter la délinquance ». Je panique un peu quand même. Je me mets en quête de solutions pédagogiques différentes, plus respectueuses de l’enfant, plus à l’écoute etc… Je lis Carl Rogers, Thomas Gordon, Carl Young. La pédagogie Freynet, le modèle Montessori. Je fais des stages.

C’est à la fin de l’un d’eux que je rencontre Franck. Il est professeur de voix. Il me convainc que la voix ça se travaille et pas seulement pour devenir chanteur. Il m’invite à un atelier. Pour moi c’est une révélation. J’entrevois toutes les pistes à explorer pour peut-être atteindre mes rêves, sortir de mon cocon. Je sais que le chemin sera long, mais j’y crois. Et non la vie c’est pas « ca », et non je ne serai pas comme ma mère, et oui j’ai le droit de rêver grand. Trois ans déjà que je poursuis ce travail de la voix et les voies d’exploration qui s’offrent à moi. Une prise de conscience énorme et une remise en question de tout ce qui faisait mon monde d’avant.

Je découvre ma mission de vie

Mathew a dix ans. Il s’est fait renvoyé de toutes les écoles où il est passé. Je suis totalement perdue. Ma mère insiste pour que je lui confie mon fils. Mon intuition et une profonde conviction me poussent à refuser cette solution. Je comprends que si je ne fais rien, mon fils suivra le même chemin que le mien, dans un monde en gris et blanc. L’étau d’amour de ma mère ne pourrait que nous broyer tous les deux. J’ai compris que mon histoire n’est que le prolongement d’une histoire qui me dépasse. Celle de ma lignée et de la transmission de la violence par-delà les générations. J’y ai découvert ma mission de vie : réparer les liens d’attachement, de maltraitance, les blessures d’abandon. Transmettre à mon fils un message d’espoir : il sera le premier d’une nouvelle lignée d’amour, libéré des mémoires toxiques de ses ancêtres.

Et c’est le déclic. Le déclencheur qui fait que le héros passe à l’action. Je vais sortir de ma zone de confort et entreprendre le voyage. Mais pour cela je dois mettre mon fils en sécurité, loin de ma mère, loin de moi. Je le confie à une famille. Dans le livre je raconte le voyage et les péripéties auxquelles j’ai dû faire face. Les doutes, les peurs, le sentiment de culpabilité qui m’ont accompagnée durant tant d’années.

Pourquoi le livre écrire un livre sur mon histoire

Plus de trente années plus tard le besoin d’écrire cette histoire comme un testament philosophique pour mon fils d’abord. Lui dire qui je suis, d’où il vient et pourquoi j’ai fait ce que j’ai fait. Ce livre est aussi un livre sur la résilience.

Ecrire comme la phase ultime d’une réparation totale de l’histoire dont je suis issue. Une formidable occasion de réparer les liens d’abandon, de maltraitance et de violence pour moi-même et toutes les générations à venir. Une formidable occasion de guérir de mes colères et ressentir la paix du cœur. Trouver la paix intérieure. Ouvrir mon cœur au pardon et à l’amour.

Nous ne sommes pas que notre histoire

J’aimerai que ce livre, au-delà du témoignage unique et intime, permette à mes lecteurs de s’interroger sur les liens hérités. Qu’ils puissent trouver la force de s’en défaire lorsque ceux-ci sont toxiques, pour devenir les albatros en plein vol, libres et heureux qui est notre véritable nature.

Et vous ? Que pourriez-vous dire de votre histoire et des péripéties du voyage que vous n’avez pas manqué d’entreprendre ? Seriez-vous la personne que vous êtes si vous n’aviez pas entrepris ce voyage ?

Josette Kalifa –12 mai 2022


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